Le jeûne du mois de Ramadan fait partie des cinq piliers de l’Islam. C’est un mois béni où l’on doit multiplier les bonnes actions afin de s’acquitter d’une recommandation de notre Seigneur et ainsi avoir Son agrément.
Pour la majorité des musulmans, la spiritualité et la sobriété sont les maîtres-mots dans ce mois. Pour d’autres, c’est un véritable cauchemar. En effet, la société sénégalaise actuelle nous impose des pratiques coutumières dont l’une d’entre elles est dénommée « suukëru koor ».
Si on se limite à la définition stricte de ce terme, il s’agit d’offrir des provisions aux beaux parents afin de participer au surplus de dépenses durant ce mois, ce qui dénote le respect et la tendresse que nous ressentons pour eux. D’aucuns utilisent cette pratique à des fins de voyeurisme et c’est ce qui pose problème. Le « suukëru koor est devenu plus ce nécessaire dans certaines familles, comme s’il s’agissait d’un dû.
De plus, certains vont jusqu’à donner des objets qui n’ont rien à voir avec le but premier. Cette pratique est véhiculée par les femmes, particulièrement les belles-filles et toutes les classes sociales sont concernées. Le paradoxal est saisissant d’autant plus qu’une telle pratique est devenue parfaitement contraire à la philosophie islamique. Elle est travestie !
Le « suukëru koor pourrait raffermir les liens familiaux s’il était pratiqué sans obligation, en toute discrétion et surtout avec les moyens disponibles afin d’éviter toute contrainte matérielle ou financière. Certaines femmes vont hélas jusqu’à constituer une délégation ostentatoire pour apporter tissus, objets numériques etc. aux beaux-parents.
Cette exagération est de nature à vexer, par exemple, les belles sœurs qui ne disposent pas d’assez de moyens pour s’adonner à cette pratique et qui pourtant font de leur mieux pour satisfaire leurs beaux-parents.
Il me semble que la « téranga » revêt plus de sens quand elle est pratiquée avec franchise, sans contrepartie et si possible sans ostentation.