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La « femme » de la journée [Dr Astou FALL]

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Dr Astou FALL

Au moment ou la Femme est magnifiée partout dans le monde, une « femme », au Sénégal, du nom de Adji, occupe le centre d’intérêt et l’objet de toutes les discussions.

Mais étonnamment, ce n’est pas elle qui est célébrée, mais c’est plutôt son supposé « tortionnaire » qui semble être divinisé par aussi bien ses affidés que ses challengers.

Je me demande quelle mouche a piqué cette jeune fille pour accepter d’être la guillotine qui devait exterminer King Sonko. Adji, pourquoi t’as choisi ce moment précis qui célèbre la femme pour réaliser ton acte calembredaine ? Deux justifications s’offrent à moi ; soit c’est par ilotisme ou par sadisme.

J’ose espérer que c’est le premier. Dans ce cas, ce sont tes adjudicataires qui seront plutôt qualifiés de sadiques et qui mériteraient la peine de mort, ce qui ne te laisserait pas non plus exempte de reproches.Adji ! as-tu pensé ton pédigrée ?Adji ! as-tu pensé à ta postérité ?

Adji ! as-tu pensé à tes pareilles ?
Indubitablement non.Je ne m’attarderai pas sur ta cognation car ne disposant d’aucune information sur cette dernière même si ma foi du charbonnier me permet de croire que tu n’as pas biberonné une quelconque acerbité qui puisse te suggestionner des coups d’épingles de ce genre.

Quant à tes congénères, ah là oui ! tu avais le devoir de penser à elles chère Adji.
Que n’a-t-on pas fait pour en arriver là où nous en sommes avec la condition féminine ?
Des farouches combats juridiques menés principalement par l’Association des Femmes Juristes jusqu’aux innombrables sessions des parlementaires, les droits de la femme se sont considérablement améliorés.
Tu n’avais donc pas le droit de les remettre en cause.

Je t’en voudrai à mort Adji !Pour ce qui est de ta postérité, je leur laisserai le privilège de te juger. Je n’en ai pas la force, à force de penser à la mienne, qui conditionne mes gestes quotidiens.
Tant de privilèges auxquels j’ai renoncé dans mon cursus rien qu’en pensant à elle !

Elle guide pratiquement toutes mes pensées, tous mes pas. Elle me manipule, mais avec mon acquiescement car je veux laisser des traces, de bonnes traces. Toutefois, ce désir de laisser une bonne image de moi-même à ma postérité est loin de relever du narcissisme, mais plutôt une façon pour moi de garder le flambeau allumé par mes aïeules afin d’espérer que ma progéniture puisse le reprendre et le maintenir un jour.

Sur ce, en ce jour symbolique, je te concède lamentablement le titre de « femme » de la Journée. Seulement, ce n’est malencontreusement pas un palier, mais plutôt une déclivité qui te mènera sûrement vers les brèches les plus absconses. Vivement que tu te repentes chère sœur !

Dr Astou FALL

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