Selon le commissaire principal aux enquêtes économiques dudit ministère Moctar Samb le ministère du Commerce n’a rien à voir sur cette affaire. « Ce sont des produits non-alimentaires, car il s’agissait de jouets vendus. Concernant les produits alimentaires, il y a un contrôle en amont et un autre en aval », a-t-il souligné, avant de préciser qu’il est possible que le produit passe entre les mailles du filet parce qu’on a une frontière longue et poreuse.
« Mais aussi que la douane n’arrive pas à voir le produit ou que les gens fassent de fausses déclarations. Il appartiendra au contrôle de faire le suivi, de faire le travail et de rattraper le produit », a dit le commissaire principal aux enquêtes économiques.
Poursuivant son argumentaire, M. Samb a fait savoir que pour le cas en l’espèce dès que le ministère du commerce a su que le produit est commercialisé, ils ont fait les investigations nécessaires et les mis en cause ont été interpellés. À l’en croire, cette affaire sera tirée au clair une fois que l’enquête sera conclue.
Répondant à Moctar Samb commissaire principal aux enquêtes économiques du ministère du Commerce, Me Massokhna Kane a tenu à préciser que le Ministère du commerce est bien concerné par cette affaire puisque la question relève de la direction du commerce intérieur.
« Le Directeur du commerce intérieur, M. Diallo lui-même a été entendu sur cette affaire et il y a aussi M. Wade Chef de la division qualité et consommation », a-t-il indiqué.
Me Massokhna Kane affirme que c’est une affaire d’une gravité exceptionnelle dans la mesure où des jouets destinés à des enfants contiennent de l’alcool.
« Cette affaire ne devrait pas être renvoyée en flagrant délit, mais une instruction judiciaire devrait être ouverte »
Le défenseur des consommateurs pense que cette affaire ne devrait pas être renvoyée en flagrant délit, mais une instruction judiciaire devrait être ouverte. Ceci permettrait une enquête beaucoup plus approfondie pour pouvoir trouver les sources d’approvisionnement réelles. « Ils ont nié en essayant de couvrir leur fournisseur en soutenant qu’ils l’ont acheté comme ça. Ce qui constitue les moyens de défense habituelle », a-t-il souligné.
À cet effet, la robe noire souhaite que les moyens du ministère du commerce soient renforcés ainsi que les moyens des services de police qui arrêtent beaucoup de délinquants en matière de consommation de marchandises et de faux médicaments. « Il faut des moyens beaucoup plus importants parce que dans les grandes démocraties, un ministère du commerce est un grand ministère qui a beaucoup de moyens.
Quand il s’agit de protéger la sécurité sanitaire et alimentaire des populations, il faut de gros moyens que l’Etat du Sénégal n’a pas encore mis », a dénoncé Me Kane.
Pour lui, il y a énormément de produits qui se vendent dans la rue dont les origines sont inconnues. Des produits extrêmement dangereux qui ne sont soumis à aucun contrôle.
Tout ce travail qui dit-il, est le rôle de l’État du Sénégal. « Nous, nous faisons de la veille, de l’alerte et des réclamations. Et sur cette affaire, Sos-consommateurs va se constituer partie civile pour demander à ce que justice soit faite de façon exemplaire », a-t-il précisé.