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Ousmane Sonko est le moteur de ce tournant que prend le jeu politique sénégalais…

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Sonko-Macky

A l’analyse, Ousmane Sonko est le moteur de ce tournant que prend le jeu politique sénégalais. En effet ce remaniement/élargissement de la base électorale du Président de la République porte paradoxalement (donnant l’impression qu’il lui laisse la voix libre) la marque d’une crainte de la montée en puissance d’un opposant radical qui peut fédérer les mécontentements et les signes d’usure du régime actuel qu’on peut imaginer grandissants avec ce deuxième mandat.

Le Président de la République Macky Sall peut espérer ainsi garantir ses arrières en laissant une majorité élargie (les deux premiers de la dernière élection) et son alliance avec un férue et rusé de la politique prendre le pouvoir après lui. Le pari qu’il fait peut être plus favorable que miser sur un leader de son parti qui aurait à construire une légitimité à la fin de son mandat.

Ce remaniement clarifie encore un peu plus la distribution des postures idéologiques même si à première vue, il ne s’agit que d’une cosmétique politicienne. Les socialistes et les libéraux qui gèrent notre pays depuis 60 ans jouent leur va-tout conservatiste tandis que la mouvance qui se construira autour de Sonko joue le renouvellement d’un progressisme de gauche, souverainiste et patriotique.

CES DEUX CAMPS SE DESSINENT DÉSORMAIS PLUS CLAIREMENT.
Au demeurant, l’entente politicienne qui commence ne se base sur aucun programme commun mais peut permettre d’assurer au Sénégal une certaine stabilité comme on peut l’observer de manière cyclique après des périodes de tension électorale. Ainsi, après mai 68, et les difficultés économiques du début des années 70, on a connu l’ouverture progressive vers le multipartisme intégral.

Les contestations de 1988 ont porté dans les limbes le gouvernement élargi de 1993 et la relative stabilité qui a suivie. Les assises nationales devaient constituer une réponse du même type après la rupture de l’alliance qui a porté Abdoulaye Wade au pouvoir. Le fameux « dialogue national » devait jouer ce même rôle de stabilisation s’il était sincère et s’il cherchait à construire un consensus sur un projet de société et des réformes qui transcendent les mandats politiques.

Mais si on peut espérer une relative stabilité politique avec ce remaniement contrairement à plusieurs pays de la sous région, nous ne pouvons espérer des ruptures radicales dans les politiques de Développement. Le conservatisme économique, le modèle extraverti, endettant et appauvrissant risque de nous gouverner encore longtemps.

Dr Cheikh Gueye

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