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L’histoire de Elimaan Dimatt Bubakar Kane: compagnon de thierno Souleymane baal pendant la révolution Torodo de 1776 et un anticolonialiste

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Il descend de Hammee Juulɗo Kan par son père Saydu, fils de Huntu, fils de Raasin, fils de Hammee Juulɗo. Sa mère est Kummba Huley Jiggo des Jiggoɓe de Mbooya. Il serait né en 1721 et mort le 16 mars 1857. Il est célèbre par sa longévité sans précédent : 130 ans de vie glorieuse. Il est devenu aveugle à 82 ans, c’est-à-dire en 1803. Il était âgé de 121 ans l’année de la bataille de Jaalo Waali . en 1842, où il perdit son fils Xarraas Elimaan Bubakar auquel il survécut neuf ans encore. Il était très courageux, doué d’une mémoire extraordinaire, et très instruit. Très intelligent et réfléchi, Elimaan Bubakar a participé à toutes les organisations et à toutes les entreprises d’importance de cette époque. Il a contribué à la chute du régime des Deeniyaŋkooɓe en ralliant le Tooro au nouveau régime. À ce moment, il était à Dimatt Rewo, sur la rive droite du fleuve, près de Gani. C’est par la suite qu’il passa le fleuve et se fixa entre Aanam Toowngel et Gede ; c’est là qu’il perdit sa mère Kummba Huley Jiggo surnommée Geej Kummba.

Il a connu Abdul Qadiri Kan à Pir où ils ont été condisciples. Il est l’oncle au 4e degré d’Almaami Abdul, qui descend d’Aali Hammee Juulɗo, tandis que lui descend de Raasin Hammee Juulɗo. Les deux hommes avaient à peu près le même âge. Jusqu’à sa mort, Almaami Abdul lui a toujours demandé conseil pour toutes ses entreprises. Il aurait été un des conseillers les plus écoutés de Sayku Umar Taal qui le consultait en tout. Il aurait éprouvé Sayku Umar Taal dans tous les domaines, tant au point de vue du courage physique qu’à celui des connaissances et de la sincérité dans les convictions. Après quoi, il aurait donné sa bénédiction à Sayku Umar Taal en lui disant : « Nous serions partis ensemble faire le jihad si je n’étais un vieillard, de surcroît aveugle »

Tafsiru Jaabiri de Jaañum Jaawɓe (entre Dimatt et Cangay) appartient au leñol des Fulɓe Jaawɓe de Koɓillo, dans le Fuuta (Booseya). Il aurait fait ses études à Pir, et revint dans son village natal de Koɓillo où il resta quelques années. C’était un homme riche (en bestiaux) mais d’une piété profonde. Cette piété ne pouvait coexister avec les mœurs relâchées de ses parents fulɓe. C’est pour cette raison qu’il quitta Koɓillo pour s’installer au Waalo, à Barane (près du lac de Guiers) sous le règne du barak Yamar Mbooj. Sous le règne d’Almaami Biraan, selon les uns, ou de Mamadu Biraan, selon les autres, il aurait été victime d’une razzia venue du Fuuta, de Mbumba, capitale de l’almaami régnant. C’est alors qu’il fait le voyage de Mbumba. Une fois arrivé dans la ville, il écrit une lettre d’une haute tenue à l’almaami pour lui rappeler les préceptes de l’Islam concernant la guerre et les razzias. Sur quoi, l’almaami réunit les notables du Fuuta pour leur demander s’il était licite de prendre les biens de l’auteur d’une telle lettre.

Les notables répondent que c’est à l’almaami de décider ce qu’il y a lieu de faire. Almaami ordonne de rendre à Tafsiru Jaabiri l’intégralité de ses biens. Après quoi, l’almaami demanda à Tafsiru Jaabiri de quitter le Waalo, et de s’installer au Fuuta pour éviter à l’avenir de pareilles méprises, c’est-à-dire la confusion de ses biens avec ceux des « mécréants ». Almaami lui proposa de choisir le site qu’il voulait dans tout le Fuuta Tooro. Son choix se porta alors sur Jaañum, dans le Dimar, parce que plus près du Waalo où il avait beaucoup de disciples. C’est ainsi que Tafsiru Jaabiri acquit une solide réputation d’homme intègre. Almaami prit l’habitude de le consulter dans toutes les affaires importantes du Fuuta, de même qu’Elimaan Dimatt Bubakar ; il semble que Sayku Umar Taal lui ait demandé conseil au moment de préparer le jihad. Il aurait collaboré, dit-on, à l’entreprise qui aboutit au renversement du régime des Deeniyaŋkooɓe. S’il en est ainsi, il est impossible qu’il ait vécu à la même époque qu’Almaami Biraan et Sayku Umar Taal. Il ne semble pas avoir joui de la même longévité qu’Elimaan Bubakar, son condisciple. Il a dû quitter le Waalo pour s’installer à Jaañum après le triomphe de la révolution toorodo et l’installation de l’almamyat plus conforme à ses convictions politiques et religieuses.


Il est de la génération de Sileymaan Baal et d’Abdul Qadiri. Après Pir, il s’installa à Hoorefoonde où se tint chez lui selon certains la première réunion où fut décidé le renversement de la monarchie des Deeniyaŋkooɓe . C’est à lui que revient l’honneur de mettre à l’épreuve la sincérité et l’intégrité de Sileymaan Baal au moment où il décide de prêcher ouvertement contre le régime des satigi. C’est à lui aussi qu’échoit l’honneur de faire la tournée à travers le Fuuta Tooro, et de proposer parmi les nombreux marabouts du pays, celui qui est le plus digne d’exercer la fonction d’almaami du Fuuta. Son choix se porte sur Abdul Hammadi Kan, fils de Hammadi Al-Hajji de Koɓillo, alors installé à Appe, dans le Lowre, à la limite du Ɓundu et du Fuuta. Bien qu’il n’a été ni almaami, ni même jaagorgal, toute réunion d’importance se tient chez lui. C’est lui qui a édifié la première mosquée de Hoorefoonde. Il est mort et enterré à Hoorefoonde.

Source: Chapitre XV. La révolution toorodo et l’œuvre de Ceerno Sileymaan Baal
Oumar Kane
Dans La première hégémonie peule (2004), pages 497 à 535 

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