Lors de son séjour à Saint-Louis, sur le chemin de sa déportation vers le Gabon, Cheikh Ahmadou Bamba fut introduit au jardin d’essais de Ndar en présence d’un lion affamé et féroce.
L’objectif des colonisateurs était de liquider physiquement celui sur qui ils avaient porté de fausses accusations et prêté des intentions de Jihad par les armes. Ce jour-là, devant la porte dudit endroit, les responsables de l’opération éprouvèrent un premier sentiment de satisfaction sur la personne du Cheikh.
En effet, celui-ci opposait une résistance à chaque fois que l’on tentait de l’introduire dans ce lieu. Ses bourreaux en conclurent que le Cheikh avait peur. Leur satisfaction était d’autant plus grande que pour la première fois, le Cheikh semblait manifester un sentiment de « peur » depuis qu’ils avaient affaire à lui.
Que nenni ! En racontant la scène à S. Hamsatou Diakhaté, le Cheikh dira : « Quand les ennemis ont voulu m’introduire dans ce lieu, je reçus de mon Seigneur l’information selon laquelle mon Bien-Aimé Mouhammad (PSL), avec qui je ne m’étais plus entretenu depuis de nombreux jours, allait me tenir compagnie en ce lieu. Or, la déférence que je lui porte m’interdit d’entrer dans ce lieu avant lui.
C’est la raison pour laquelle je reculais à chaque fois que les ennemis tentaient de m’y pousser. D’ailleurs, dès que mon Bien-Aimé est mystiquement arrivé, il est passé devant et je l’ai immédiatement suivi. Ce jour-là, j’étais assis face au Prophète Élu, mes genoux en face des siens.
Je lui ai adressé en cette circonstance des louanges écrits dont l’intensité mystique est telle que vous ne les verrez ni ici-bas ni dans l’au-delà. »
(Notes de S. Hamsatou Diakhaté, disciple et calligraphe de Cheikh Ahmadou Bamba)
Recherche et Traduction : Seydina Omar Ba