Parmi les inspirés poètes et hagiographes Mouride, Ndiamé est le plus célèbre. Fils de Serigne Ousmane et de Sokhna Absatou Seck, Serigne Moussa Kâ naquit vers 1890 dans le village de Ndiki, près de Mbacké Baol.
Descendant de Mame Maharam Mbacké, il avait des liens de parenté avec Cheikh A. Bamba, le fondateur du Mouridisme, des deux côté de son ascendance.
Homme de grande culture, le poète a marqué son temps par l’importance da sa poesie en Wolof (appelée Wolofal) dont la plupart fut dédiée à Serigne Touba. Sa remarquable ouverture d’esprit reflète une connaissance profonde de Lislam, du Mouridisme et de l’histoire sénégalaise que l’on perçoit nettement à travers ses nombreux écrits.
Raison pour laquelle de nombreux chercheurs eurent depuis longtemps recours à son immense œuvre. Ceux d’entre ses contemporains lui rendaient d’ailleurs souvent visite pour mieux s’imprégner de ses écrits.
Aujourd’hui encor les universitaires, linguistes ou spécialiste de la littérature africaine, sont impressionnés par la richesse et la profondeur de son œuvre.
Serigne Moussa Kâ s’est intéressé à tous les domaines du savoir.
Dans ses écrits, même la crise économique des années 30 et ses conséquences sociales sont évoquées à travers notamment son célébre poème « Xarnu bi ».
Avant son allégeance à Cheikh A. Bamba, Serigne Moussa Kâ a suivi la majeure partie de son education religieuse auprès de son père Serigne Ousmane Kâ. Celui-ci, grand érudit, a reçu dans son centred’enseignement d’illustre personnalités, que Cheikh Moussa Kâ énuméra d’ailleurs dans ses écrits, à l’instar de El Hadji Malick Sy, El Hadji Abdou Cissé de Diamal, El Hadji Drame ou encore Serigne Momar Yacine Dème.
A la mort de son ascendant, qui entre temps devint un disciple de Cheikh A. Bamba, Serigne Moussa Kâ rejoignit celui-ci détenu alors en résidence surveillé à Thèyène et lui fit acte d’allégeance.
Le Cheikh lui inculqua une éducation spirituelle irréprochable. Ceux qui l’ont connu témoignent de sa grande générosité au point qu’il lui arrivait de donner le peu de nourriture dont il disposait aux indigents. Chercheur à l’esprit ouvert et fécond, Serigne Moussa Kâ était d’un caractère véridique et unificateur. Son érudition n’avait d’égal que son expression facile, don incontestable du Seigneur.
A travers son patrimoine volumineux de plus de 13000 vers recensés, on découvre des enseignements et des récits inépuisables dans plusieurs domaines : hagiographie islamique et mouride, éducation morale, épopée, élégie etc.
Aujourd’hui, nombre de personne au Sénégal n’ont connu l’hagiographie du Prophète (PSL) et celle de son serviteur que grâce aux écrits de Serigne Moussa Kâ. Poète, historien, érudit, enseignant, chercheur, bref « Ndiamé » était un savant au sens le plus complet du terme.
Abdoul Khadre Ba Majalis