Assimilant le Cheikh à un objet mise en vente, Cheikh Mouhamadou Lamine Gaye faisait de l’amour son unique prix. « Si le Cheikh était une chose à vendre, seul l’amour pourrait être son prix. Donc aimons le plus que l’éleveur aime naturellement son troupeau » disait-il.
À propos de l’amour du Cheikh, Cheikh Mouhamadou Diaw Pakha aussi avait écrit : « Mon wird ou litanie c’est l’amour du Serviteur du Prophète (Psl). Il est en effet auprès du détenteur du Trône, le meilleur des wirds ».
L’amour est un facteur primordial dans la relation du disciple à son guide. Il est le capital de l’adepte laquelle avec détermination et suivie, lui offre l’agrément du maître. Cheikh Ahmadou Bamba classe au premier rang de l’ordre des caractères d’un aspirant véridique, l’amour sincère du disciple à son Cheikh. L’amour sincère mène l’amoureux au suivis scrupuleux de son bien-aimé. Qui aime, suit dit-on. Et seul la conformité avec les ordres d’un Cheikh donne profit à l’adepte aux faveurs du guide. D’innombrables faveurs à l’endroit de ses amoureux sont prononcés par le Cheikh lui-même.
« Sont admis au paradis, tous ceux dont les cœurs me portent… »
« L’espoir de ceux qui ont mon amour, se verra concrétiser…. »
« La figure de mes amoureux s’éclaircissent au jour où celles des martyrs aussi s’éclairciront ».
Par amour, les adeptes se devancèrent toujours auprès du Cheikh. Un cas référence est parmi nous aujourd’hui. Il s’agit sans doute de Serigne Mountakha Bassirou. Serigne Mountakha symbolise la sincérité de l’amour. Il s’est réuni en lui tout ce qui caractérise l’amour. S’agissant de son discours, de ses actes, sa démarche et de tous ses agissements, la lecture dominante c’est l’amour. Il aime sans réserve et démesurément le CHEIKH. Il est consumé par son amour. D’où il lui est facile et très récurrent de verser ses larmes quand sonne dans son oreille le nom de son illustre aïeul. « Verser des larmes pour l’amour du Serviteur, je le vois comme une obligation » dixit Serigne Fallou.
« Mangi ci ca hubbu » ou « je favorise l’amour » disait-il encore quand il inspectait ce fameux Cheikh. « Bonheur est avec l’aspirant qui est au service du maître ou soit il l’aime ou il lui offre des présents ».
L’amoureux n’existe pas auprès de son bien-aimé. Il renie son existence à la place de celui qui occupe pleinement son cœur. Ainsi, Sëriñ Fallou disait : »Man amu ma sax sëriñ bi rekk » c’est à dire « je ne suis rien, seul le Cheikh existe. » Et ce stade est le paroxysme de l’amour. Mesurant Cheikh Mountakha dans cette assertion, on voit tous qu’il siège à ce niveau. Partout il y voit le Cheikh. Il vit, respire et nourrit pour lui. On ne connait personne en cette époque qui a la suprématie de cet amour autre que lui.
Qu’Allah démontre en lui le miracle de longévité.
Cheikh Ahmadou Sour